
Comment connaître le pays d’origine d’un produit grâce à son code-barres ?
Le code-barres accompagne presque tous les produits du quotidien. Il simplifie l’achat en caisse, aide les entreprises à gérer leurs stocks et permet d’identifier rapidement un article. Mais il peut aussi offrir une information souvent méconnue : les premiers chiffres donnent une indication sur le pays d’origine administrative du produit, c’est-à-dire la région où le code a été attribué.
Voici un petit guide pour comprendre ce que révèlent les codes-barres, comment les lire et ce que signifient les fameux chiffres qui les composent.
À quoi sert vraiment un code-barres ?
Le code-barres n’a pas été créé pour informer le consommateur, mais pour faciliter la logistique. Son invention remonte à 1949, mais ce n’est qu’à partir des années 1970 qu’il s’est généralisé dans le commerce et l’industrie.
Aujourd’hui, il joue plusieurs rôles essentiels :
Identifier rapidement un produit
Un simple scan suffit pour afficher un prix, retrouver la fiche produit ou accéder à des informations internes. Les magasins, les e-commerces et même les CHR (cafés, hôtels, restaurants) l’utilisent au quotidien.
Suivre les stocks avec précision
Les entreprises savent exactement combien d’unités elles possèdent, quand il faut réapprovisionner et quels produits se vendent le mieux. Le code-barres est devenu un outil incontournable pour la gestion des flux.
Tracer un article tout au long de la chaîne logistique
En scannant le code à chaque étape, il devient possible de suivre son parcours depuis l’entrepôt jusqu’au point de vente. C’est un élément essentiel pour maîtriser la traçabilité, surtout dans l’industrie alimentaire ou pharmaceutique.
Accélérer le passage en caisse
Sans code-barres, le caissier doit saisir manuellement les prix. Avec un lecteur optique, la lecture est instantanée et fiabilisée, ce qui évite les erreurs et fait gagner du temps.
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Les différents types de codes-barres : EAN, UPC, QR Code…
Tous les codes-barres ne se ressemblent pas. On en distingue principalement deux grandes catégories.
Les codes-barres unidimensionnels (1D)
Ce sont les plus courants. Ils prennent la forme de barres noires verticales séparées par des espaces blancs.
Le plus utilisé est l’EAN-13 (European Article Number), composé de 13 chiffres. On le retrouve dans la majorité des pays du monde, notamment en Europe.
Il comprend plusieurs zones :
- une zone silencieuse, espace blanc obligatoire permettant une lecture correcte ;
- une série de chiffres regroupés selon un ordre logique ;
- une clé de contrôle finale servant à vérifier la validité du code lors du scan.
Les codes-barres bidimensionnels (2D)
Ils ne ressemblent plus à des barres mais à des carrés noirs et blancs, comme les QR Codes ou les DataMatrix.
On les retrouve :
- sur les médicaments,
- dans la publicité,
- sur les billets de transport,
- dans certaines démarches administratives.
Ils peuvent contenir beaucoup plus d’informations qu’un code 1D.
Ce que contient un code EAN-13
Un code EAN-13 se lit en trois parties :
- Les trois premiers chiffres : le préfixe du pays : Ils indiquent la région ayant attribué le code, souvent le siège social du fabricant, mais pas forcément le pays de fabrication.
- Du 4ᵉ au 7ᵉ chiffre : le numéro du fabricant : Il correspond à l’entreprise à qui a été attribué le code.
- Du 8ᵉ au 12ᵉ chiffre : le numéro de l’article : Chaque produit possède un identifiant unique.
- Le dernier chiffre : la clé de contrôle : Elle valide le code grâce à un calcul automatique.
Exemple :
3256224360643
- 325 → France
- 6224 → code fabricant
- 36064 → identifiant du produit
- 3 → clé de contrôle
Que signifient les trois premiers chiffres ?
C’est la question qui intéresse le plus les consommateurs : peut-on vraiment connaître l’origine du produit en lisant le code-barres ?
La réponse : oui… mais avec nuances.
Les trois premiers chiffres indiquent :
- le pays où le code a été attribué,
- souvent le pays du siège social de l’entreprise.
En revanche, le code-barres ne garantit PAS le pays de fabrication.
Voici un cas concret :
- un fabricant italien peut produire un biscuit en Italie,
- le conditionner en France,
- utiliser un code français s’il dépend d’une branche établie en France.
Résultat : le code commencera par 30, 31, ou 32, alors que le produit n’a peut-être jamais été fabriqué en France.
Pourquoi cette distinction existe-t-elle ?
Parce que la gestion des codes-barres est centralisée. Les entreprises adhèrent à une organisation internationale (GS1) pour obtenir un préfixe unique, qu’elles utilisent ensuite dans le monde entier.
Ce qui signifie que :
- un code commençant par 690 ne certifie pas que le produit a été fabriqué en Chine,
- mais que le code a été réservé via GS1 Chine.
Liste complète des codes-barres par pays
Voici un tableau clair qui regroupe les principaux préfixes utilisés dans le monde.
| Plage de codes | Pays / Région |
| 000 à 060 | États-Unis |
| 300 à 331 | France |
| 332 | Haïti |
| 333 à 379 | France |
| 380 | Bulgarie |
| 383 | Slovénie |
| 385 | Croatie |
| 387 | Bosnie-Herzégovine |
| 400 à 440 | Allemagne |
| 450 à 459 | Japon |
| 460 à 469 | Russie |
| 470 | Kirghizistan |
| 471 | Taïwan |
| 474 | Estonie |
| 475 | Lettonie |
| 476 | Azerbaïdjan |
| 477 | Lituanie |
| 478 | Ouzbékistan |
| 479 | Sri Lanka |
| 480 | Philippines |
| 481 | Biélorussie |
| 482 | Ukraine |
| 484 | Moldavie |
| 485 | Arménie |
| 486 | Géorgie |
| 487 | Kazakhstan |
| 489 | Hong Kong |
| 490 à 499 | Japon |
| 500 à 509 | Royaume-Uni |
| 520 | Grèce |
| 528 | Liban |
| 529 | Chypre |
| 530 | Albanie |
| 531 | Macédoine |
| 535 | Malte |
| 539 | Irlande |
| 540 à 549 | Belgique & Luxembourg |
| 560 | Portugal |
| 569 | Islande |
| 570 à 579 | Danemark |
| 590 | Pologne |
| 594 | Roumanie |
| 599 | Hongrie |
| 600 à 601 | Afrique du Sud |
| 603 | Ghana |
| 608 | Bahreïn |
| 609 | Île Maurice |
| 611 | Maroc |
| 613 | Algérie |
| 616 | Kenya |
| 618 | Côte d’Ivoire |
| 619 | Tunisie |
| 621 | Syrie |
| 622 | Égypte |
| 624 | Libye |
| 625 | Jordanie |
| 626 | Iran |
| 627 | Koweït |
| 628 | Arabie Saoudite |
| 629 | Émirats Arabes Unis |
| 640 à 649 | Finlande |
| 690 à 699 | Chine |
| 700 à 709 | Norvège |
| 718 | Pays-Bas |
| 729 | Israël |
| 730 à 739 | Suède |
| 740 | Guatemala |
| 741 | Salvador |
| 742 | Honduras |
| 743 | Nicaragua |
| 744 | Costa Rica |
| 745 | Panama |
| 746 | République Dominicaine |
| 750 | Mexique |
| 754 à 755 | Canada |
| 759 | Venezuela |
| 760 à 769 | Suisse |
| 770 | Colombie |
| 773 | Uruguay |
| 775 | Pérou |
| 777 | Bolivie |
| 779 | Argentine |
| 780 | Chili |
| 784 | Paraguay |
| 786 | Équateur |
| 789 à 790 | Brésil |
| 800 à 839 | Italie |
| 840 à 849 | Espagne |
| 850 | Cuba |
| 858 | Slovaquie |
| 859 | République tchèque |
| 860 | Serbie / Monténégro |
| 865 | Mongolie |
| 867 | Corée du Nord |
| 869 | Turquie |
| 870 à 879 | Pays-Bas |
| 880 | Corée du Sud |
| 884 | Cambodge |
| 885 | Thaïlande |
| 888 | Singapour |
| 890 | Inde |
| 893 | Vietnam |
| 896 | Pakistan |
| 899 | Indonésie |
| 900 à 919 | Autriche |
| 930 à 939 | Australie |
| 940 à 949 | Nouvelle-Zélande |
| 955 | Malaisie |
| 958 | Macao |
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Comment interpréter correctement l’origine d’un produit ?
Les trois premiers chiffres indiquent la zone administrative, pas l’usine
Cela signifie que pour savoir où un produit a réellement été fabriqué, il faut lire l’étiquette, pas seulement le code-barres.
Le code-barres peut venir d’un autre pays que l’usine
Les multinationales utilisent souvent un seul pays comme base administrative pour leur groupe, même si elles produisent ailleurs.
Certains produits locaux n’ont pas de code-barres
C’est courant avec :
- les fruits et légumes vendus en direct,
- les produits fermiers,
- les produits artisanaux sans packaging.
Le packaging influence les transports
Beaucoup d’articles bio ou éthiques parcourent des milliers de kilomètres avant d’arriver en rayon. Le code-barres n’indique pas l’empreinte carbone, mais il peut donner un premier indice sur la structure qui commercialise le produit.
EAN, UPC : quelles différences pour les consommateurs ?
Il existe deux standards principaux :
EAN-13
Utilisé en Europe et dans la plupart des pays du monde. Il comporte 13 chiffres, dont :
- le préfixe du pays,
- le code fabricant,
- le code produit,
- la clé de contrôle.
UPC-A
Utilisé surtout aux États-Unis et au Canada. Il comporte 12 chiffres.
Les trois premiers chiffres remplissent le même rôle que dans l’EAN-13.
Comment obtenir ou générer un code-barres ?
Pour les entreprises, deux outils principaux existent.
GS1 : l’organisme officiel
C’est l’organisation mondiale qui distribue les préfixes. Une entreprise doit adhérer à GS1 pour :
- recevoir son numéro fabricant,
- créer ses propres codes-barres,
- vendre ses produits à l’échelle internationale.
Les tarifs varient selon le chiffre d’affaires.
CodeOnline : l’espace de gestion
Réservé aux membres GS1 France, CodeOnline permet de :
- créer,
- vérifier,
- administrer les codes-barres d’une entreprise.
C’est aussi un moyen d’assurer la cohérence des données produits sur le long terme.
Web Print Cloud
Une fois les codes créés, il faut les intégrer sur les étiquettes.
Web Print Cloud permet de :
- générer des modèles d’étiquettes,
- ajouter logos et éléments graphiques,
- imprimer sans logiciel spécifique.
Pourquoi regarder le code-barres avant d’acheter ?
Même s’il ne donne pas le pays de fabrication, le code-barres peut aider à :
- identifier les entreprises locales ou étrangères,
- comprendre la structure logistique derrière un produit,
- repérer les articles importés via des circuits longs,
- éviter les produits dont l’origine est trop obscure.
Certains consommateurs l’utilisent pour privilégier :
- des circuits courts,
- des productions locales,
- des marques transparentes.
Le code-barres est un petit symbole discret, mais il transporte beaucoup plus d’informations qu’il n’y paraît. En observant attentivement les trois premiers chiffres, il devient possible d’obtenir un premier indice sur le pays où la société a obtenu son préfixe. Cela ne remplace pas la lecture de l’étiquette, mais cela aide à mieux comprendre la provenance du produit et son parcours logistique.
